Avec un jeune ado à la maison et une bibliothèque plutôt
fournie en matière de littérature imaginaire, pas surprenant de voir arriver
des séries thématiquement proches de ce que je lisais moi-même adolescent, même
si ces bouquins sont d’une part plus récents et d’autre part fortement marqués
par Harry Potter. Mon fils étant un fan invétéré des Percy Jackson de Rick Riordan, j’ai fini
par me décider à les lire. Je voulais voir ce que ça valait et puis étant dans un
trip « dieux incarnés » en ce moment, je me disais que ça pouvait
toujours constituer une source d’inspiration.
Le pitch en un mot (avec un spoiler qui n’en est pas
un) : les Dieux Grecs sont toujours là, mais le siège de leur puissance
suivant le centre de la civilisation, ils sont évidemment basés à New York. Ils
fricotent toujours autant avec des mortels, ont donc une progéniture nombreuse
mais à la vie compliquée puisque les Monstres sentent leur présence et les
poursuivent sans relâche. Leur seul havre : un camp de vacances sur Long
Island protégé des Monstres par d’anciens pouvoirs. Percy Jackson est un
sang-mêlé, fils de Poséidon et d’une mortelle, et il va rapidement se retrouver
embrigadé tout au long des cinq tomes de la saga dans une série de quêtes pour
empêcher le retour du Titan Chronos qui veut se venger des Dieux qui l’ont
démis et plonger le monde dans le Chaos.
Difficile de ne pas lire les Percy Jackson à l’aune des
Harry Potter. Les similitudes sont troublantes, à la fois sur la forme et sur
le fond. Sur la forme, la nature cyclique des Harry Potter est émulée, bien
qu’inversée (pendant l’année scolaire, il ne se passe rien, mais l’été à la
Colonie des Sang-Mêlés, on retrouve les personnages récurrents et Percy part en
quête.) Les grands archétypes sont très semblables (Chiron en Dumbledore, Monsieur
D. en Snape, Chronos en Voldemort, etc.) et les héros principaux eux-mêmes ont des personnalités similaires (Annabeth est polarde comme Hermione, Rick est loyal en amitié et assez plaintif malgré ses succès comme Harry, etc.). On
retrouve aussi des composantes de décor qui ont fait le succès d’Harry Potter :
objets magiques, prophéties, monstres légendaires, etc.
Est-ce que ça en fait du sous-Potter ? Oui et non.
C’est clair que du point de vue du scénario, des motivations des personnages et
disons-le tout net de la crédibilité des récits, on est pas dans le haut du
panier, et il faut vraiment laisser son esprit critique au vestiaire avant de
lire les bouquins. En même temps, dire que certains passages (voire certains
tomes) de Harry Potter tiraient sur la corde au niveau crédibilité serait un
doux euphémisme. Disons qu’on sent moins de souci chez Riordan à ficeler l'intrigue au
maximum de tous les côtés, ce qui donne à la fois un récit qui se prend moins au sérieux et des incohérences parfois excessives.
Par contre, et un peu paradoxalement peut-être, la
réutilisation des mythes et légendes grecs à toutes les sauces est parfois
surprenante mais souvent assez fun, et ça contribue à rendre les bouquins
attachants. Du coup, la lecture est facile, il y a peu de temps morts et on se
prend à anticiper le prochain personnage emblématique revisité (de Gerion en
fermier du midwest sans scrupule à Dédale en génie androïde incompris fuyant son passé).
Ce qui transparaît à travers les bouquins, c’est un véritable amour de la
mythologie grecque, même si les puristes crieront au massacre.
Même si au final je pense que la série des Percy Jackson est
largement oubliable, elle est assez sympathique pour une lecture pas prise de
tête. Et pour le coup, comme inspiration pour un univers de jeu imprégné de
mythologie dans le monde moderne, ça le fait carrément. Pour
l’anniversaire de mon grand, je lui ai promis une partie dans l’univers de Percy
Jackson et je pense que ça peut le faire. Je suis en train de hacker
l’excellent Tranchons & Traquons à cet effet, et je partagerais ça avec
vous si ça intéresse quelqu’un.
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