Le polar moderne est devenu un genre où l'originalité est difficile à trouver. De temps en temps, j'essaie du coup de sortir de ma zone de confort de lecture en m'attaquant à quelque chose d'évidemment différent. Les Brumes du Passé de Léonard Padura se passant dans le Cuba contemporain me semblait être un bon moyen de ne pas suivre les sentiers battus.
Le personnage principal du bouquin, qui fait office d'enquêteur même s'il n'en est pas un est Mario Condé, un ex-flic devenu pourvoyeur de livres rares. Lui et son entourage se retrouvent plongés dans un mystère où certains événements d'avant la révolution cubaine se retrouvent au cœur de l'actualité quand au fil de ses démarchages dans les quartiers des anciens notables de La Havane il tombe sur une bibliothèque de famille regroupant des ouvrages rarissimes et recherchés.
Soudainement riche, mais également titillé par une vieille coupure de journaux trouvée dans un des livres, Condé va essayer d'élucider un crime vieux de quarante ans dont les conséquences se feront ressentir aujourd'hui.
Le contexte du bouquin de Padura est original et indéniablement dépaysant. C'est l'attrait du roman, et la description de cette Havane miséreuse et poisseuse est aussi prenante que poignante. Ce qui est moins convaincant à mon sens, c'est le rythme un peu bancal du roman, qui ne s'emballe réellement qu'au troisième tiers. Pour arriver là, on doit passer par une très longue exposition certes évocatrice, mais finalement pas très convaincante avec un personnage principal dont les motivations sont trop peu crédibles à mon goût.
Finalement, à vouloir trop sortir des codes du polar, on finit peut-être parfois par sortir tout à fait du polar sans pour autant arriver à quelque chose de convaincant. Plutôt une déception pour moi que ces Brumes du Passé...
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