2035. Le monde ressemble à un cauchemar d'Éric Zemmour. Les états arabes sont fédérés et regroupent plus de 2 milliards de musulmans. L'Europe a implosé à cause de ses programmes sociaux qui l'ont mené à la faillite et des hordes d'immigrants pas très catholiques. Israël a été atomisée. Les États-Unis aussi ont bu la tasse. Faillite, chômage de masse, violence hispanique... Les villes d'Amérique ressemblent au décor du film Un Justicier dans la ville tandis que le reste du pays tend vers Mad Max. Et surtout, il y a le flashback, une drogue qui permet de revivre ses souvenirs en détail. Ils sont des millions à être accrocs à cette dope qui permet de vivre dans le passé.
Et Nick Bottom est l'anti-héros de service. Ancien flic viré de la police car il était devenu dépendant au flashback suite au décès de sa femme, il végète entre deux doses de flashback qui lui permettent de revivre les meilleurs moments de sa existence passée avec l'amour de sa vie. Sauf qu'un jour, un milliardaire japonais (car le Japon est méchamment sur le retour, avec une réémergence des valeurs shogunales à l'ancienne) lui propose beaucoup de dollars pour reprendre une vieille affaire non-résolue : l'assassinat du propre fils du milliardaire, qui réalisait à Denver un documentaire sur les utilisateur du flashback. Bottom était le flic chargé de l'affaire à l'époque, c'est lui le mieux placé pour revivre les interrogatoires de l'époque sous flashback tout en réinterrogeant les témoins et suspects. Et comme Nick a besoin de pognon pour vivre dans ses souvenirs parfaits, il est bien obligé d'accepter.
Entendons-nous bien : c'est une histoire très bien foutue. Évidemment que rien n'est ce qu'il parait : l'intrigue prend rapidement une envergure géopolitique. C'est du calibre d'un blockbuster américain, ça ferait un très bon film avec Matt Damon ou Ben Affleck. Le flashback est un artifice narratif qui permet de jouer sur plusieurs tableaux en même temps, c'est très efficace. Et l'intrigue propose des scènes d'action avec des ninjas et des armes futuristes. Il y a même une sous-intrigue avec le fils de Nick et son beau-père qui font un voyage dangereux et qui permet d'en faire des tonnes dans le genre fossé générationnel. Je ne regrette pas ma lecture, c'est un bon scénario futuriste.
Le hic, c'est l’enrobage. Dan Simmons a des idées bien arrêtées sur l'état du monde, et il vous les enfonce dans la gorge pendant les 800 pages du livre. Tout ce merdier, c'est la faute d'Obama, des écologistes, des musulmans et des gauchistes. Et ce ne sont pas des idées avancées par ses personnages, hein : c'est au coeur de la narration, dans les descriptions, de partout. Obama est parfois nommé directement, mais pas toujours, mais c'est lui le fautif. Il a voulu faire copain-copain avec les Arabes, c'est sa faute. Il a mis en place une assurance médicale, c'est sa faute. Il a favorisé l'énergie renouvelable, c'est sa faute. C'est de la SF à charge, primaire et simpliste. Car l'action se déroule en 2035, donc il y a 20 ans de politique américaine à inventer. Mais non : Simmons se contente à chaque fois de parler de l'administration Obama comme étant le catalyseur de la débâcle. Ça en devient vite risible et gênant comme Clint Eastwood parlant à une chaise vide.
Que l'auteur ait une visée politique en créant son décor, je ne suis pas contre. Quand je lis des livres qui partent du principe que les politiques droitières nous ont mené droit dans le mur, je ne me plains pas, après tout. Parce qu'ils flattent mes idéaux, oui, sans doute. Mais là, Dan Simmons est d'une telle mauvaise foi que c'est aussi subtil qu'un édito de Valeurs actuelles. Que l'auteur parte du principe que la Chine va s'écrouler demain matin, pourquoi pas, c'est l'économie-fiction. Mais quand il raconte comment la France s'est laissée envahir par les mahométans qui ont installé la charia, c'est risible. C'est de la SF à la Fox News. Idem quand il parle du multiculturalisme canadien qui, selon lui, permet aux musulmans de prendre aisément le contrôle du Canada. C'est de la prospective bien pauvrette. On dirait que le décor du livre a été écrit par la famille Pinault-Caron.
Gromovar y voit autre chose.
Le hic, c'est l’enrobage. Dan Simmons a des idées bien arrêtées sur l'état du monde, et il vous les enfonce dans la gorge pendant les 800 pages du livre. Tout ce merdier, c'est la faute d'Obama, des écologistes, des musulmans et des gauchistes. Et ce ne sont pas des idées avancées par ses personnages, hein : c'est au coeur de la narration, dans les descriptions, de partout. Obama est parfois nommé directement, mais pas toujours, mais c'est lui le fautif. Il a voulu faire copain-copain avec les Arabes, c'est sa faute. Il a mis en place une assurance médicale, c'est sa faute. Il a favorisé l'énergie renouvelable, c'est sa faute. C'est de la SF à charge, primaire et simpliste. Car l'action se déroule en 2035, donc il y a 20 ans de politique américaine à inventer. Mais non : Simmons se contente à chaque fois de parler de l'administration Obama comme étant le catalyseur de la débâcle. Ça en devient vite risible et gênant comme Clint Eastwood parlant à une chaise vide.
Que l'auteur ait une visée politique en créant son décor, je ne suis pas contre. Quand je lis des livres qui partent du principe que les politiques droitières nous ont mené droit dans le mur, je ne me plains pas, après tout. Parce qu'ils flattent mes idéaux, oui, sans doute. Mais là, Dan Simmons est d'une telle mauvaise foi que c'est aussi subtil qu'un édito de Valeurs actuelles. Que l'auteur parte du principe que la Chine va s'écrouler demain matin, pourquoi pas, c'est l'économie-fiction. Mais quand il raconte comment la France s'est laissée envahir par les mahométans qui ont installé la charia, c'est risible. C'est de la SF à la Fox News. Idem quand il parle du multiculturalisme canadien qui, selon lui, permet aux musulmans de prendre aisément le contrôle du Canada. C'est de la prospective bien pauvrette. On dirait que le décor du livre a été écrit par la famille Pinault-Caron.
Gromovar y voit autre chose.
Nous sommes quand même en partie d'accords ;)
RépondreSupprimerAh oui oui, c'est certain.
SupprimerEt puis ta chronique m'avait bien préparé au contenu du roman, je ne peux pas dire qu'on m'a pris par surprise.
Et j'espère que Marseille 1198 t'agréera mieux :)
RépondreSupprimerC'est d'un tout autre calibre.
SupprimerMais Flashback n'a pas été une purge à lire, loin de là.
C'est juste que, comme on dit au Québec, "Le jupon dépasse". Simmons en fait des caisses, c'est dommage.
Je vous avais prévenu lors de la critique de roman de Simmons par Benoît :
RépondreSupprimerhttp://hu-mu.blogspot.fr/2012/09/hyperion-et-la-chute-dhyperion-de-dan.html
moi ça m'a vraiment super mega choqué.. anti-obamaisme primaire.
J'ai adoré la phase alors qu'il est dans la merde entrain de se battre (après que son 4x4 ce soit fait déchirer) et qu'il dit qu'il lui reste peu de temps avant qu'il commence a trembler a cause de l’arrêt de la phase d'adrénaline. j'ai trouvé ça bien vu niveau réalisme... dans d'autres livre les mec sont jamais choqué, ni un rien en stress lors de truc de fou..
:)
"2035. Le monde ressemble à un cauchemar d'Éric Zemmour »
RépondreSupprimerHahahaha :D J’ai bien ri, merci ! "Dan Simmons », c’est peut-être son pseudo, qui sait ? :D
Toutes ces critiques ébranlaient mon désir de lire ce livre mais l'approche intéressante de Gérard Klein dans une postface non publiée m'a convaincu de quand même m'y intéresser.
RépondreSupprimerJe suis très sceptique sur l’idée d’une utilisation volontaire de l’outrance par Simmons, mais je ne connais pas si bien le bonhomme.
SupprimerL’argument « Il est trop intelligent pour avoir des idées si connes donc il se moque forcément de nous » ne porte pas, avec moi.
Ou alors les conneries de Dieudo m’ont piqué tout mon sens de l’humour et m’ont rendu parano.
J'ai bien aimé ce bouquin-là, il a l'intérêt de finalement présenter les idées tea-partistes par le biais d'une fiction. On en ressort informé, pas convaincu mais on sait ce qu'ils argumentent !
RépondreSupprimerMa chronique : http://www.traqueur-stellaire.net/2012/05/flashback-dan-simmons/