Car encore ne connaît ni remord Niogret... (jeu de mots suisse-allemand)
J'avais dit du bien de Chien du heaume, qui n'était pas juste de la fantasy mais aussi de la littérature. Et belle comme une ballade de François Villon, qui pis est. Et bien Justine Niogret a suité, avec Mordre le bouclier, un roman de 200 pages qui remet Chien en selle. Elle fait cette fois la paire avec Bréhyr, la vieille guerrière avec qui elle part en quête d'un homme pour une histoire de vengeance. Et donc errance, souvenance et violence. Toujours cette quête des origines pour Chien la malcommode. Tantôt introspectif, tantôt récitatif, c'est un roman où chaque mot compte et n'est pas mis là par hasard. Ce n'est pas une lecture frivole de métro, le genre de textes que l'on lit avant d'éteindre la lampe de chevet pour se vider la tête en préparation du sommeil. Non, c'est trop compact pour que vous esprit puisse lire ça en pilotage automatique. Ça vous accapare toute la caboche.
Comme pour le premier roman, je me retrouve en territoire connu, entre citation de Noir Désir, allusion à Warhammer et clin d’œil appuyé à Valhalla Rising. Et pourtant, Justine Niogret écrit si bien que son scénario peut décevoir. Parce que des fois, comme dans Chien du heaume, on est dépassé par la poésie du récit. On se laisse bien volontiers balader lors de pérégrinations de Chien tout en reconnaissant qu'il ne s'y passe pas toujours grand chose. Il faut avoir l'humilité de reconnaître qu'on s'y perd parfois, que la magie du récit tient aussi au fait qu'on est souvent désarçonné par la narration, régulièrement à contre-pied de ce qu'on nous a appris à attendre du genre.
Après le roman, Justine Niogret explique les choses médiévales au lecteur. C'est fait avec beaucoup d'humour. Y transparaît tout son amour de la matière moyenâgeuse. Si elle rédigeait un livre sur le même ton à propos des faits historiques et du quotidien de ces gens, je serais très client. Non pas que ses romans m'ennuient, bien au contraire, mais elle a le don pour parler avec passion de ces choses.
Après le roman, Justine Niogret explique les choses médiévales au lecteur. C'est fait avec beaucoup d'humour. Y transparaît tout son amour de la matière moyenâgeuse. Si elle rédigeait un livre sur le même ton à propos des faits historiques et du quotidien de ces gens, je serais très client. Non pas que ses romans m'ennuient, bien au contraire, mais elle a le don pour parler avec passion de ces choses.
Pourquoi je n'aime pas "tout en reconnaissant qu'il ne s'y passe pas toujours grand chose" ++++
RépondreSupprimer