Jean d'Aillon - la Guerre des Trois Henri

Ca y est, j'ai lu mes premiers Jean d'Aillon. La faute à Gromovar, évidemment, qui en fait la promotion depuis un paquet de temps. Ma moitié s'étant immédiatement accaparé la série des Guilhem d'Ussel, j'ai commencé par un de ses autres cycles, celui consacré à la Guerre des Trois Henri (Henri III de France, Henri de Guise et Henri de Navarre). Quatre tomes sont parus à ce jour, et à la fin du quatrième Henri IV est encore loin de signer l'Edit de Nantes, ou même seulement de régner sur Paris. On peut donc s'attendre à d'autres livres encore.


Grâce à quelques personnages fictifs, Jean d'Aillon crée un fil rouge qui entraîne le lecteur, au fil des tomes, en pleine période des guerres de religion. La France est divisée entre catholiques et protestants, la campagne est dévastée par des années de guerres et de rapines, et Paris, après la St Barthélémy, est en proie à une ferveur bigote et extrémiste, attisée par les bourgeois de la Sainte Ligue qui espèrent utiliser la puissante famille des Guise pour se débarrasser d'un roi jugé trop faible et trop proche de son beau-frère, le huguenot Henri de Navarre.



Les personnages principaux sont un jeune clerc insignifiant, qui par le jeu des circonstances va se retrouver embringué dans une histoire de vol de recettes d'impôts, et un prévôt, personnage historique dont le rôle est romancé. Ils croiseront à peu près tous les puissants de l'époque, au gré d'intrigues romanesques, de course-poursuites, de machinations de cour, de batailles rangées, et tout ce que l'époque et le genre peut convoquer comme rebondissements.

Bien que très proches de Dumas, cependant, ni les intrigues ni les personnages fictifs ne m'ont complètement convaincu. Trop de heureux hasards dans les rebondissements, trop de Mary Sue chez les héros, probablement. Mais aussi quelques écarts, de langage, de style ou de rythme, me laissant penser que Jean d'Aillon écrit trop vite ou sans éditeur, et venant briser la fameuse "suspension of disbelief".

J'ai pourtant lu et sans me forcer les quatre livres de la série : si l'auteur peine à rendre ses héros intéressants ou attachants, il réussit à merveille à faire vivre les personnages historiques, et à animer les décors où ils se produisent. Il donne chair à cette époque, et quel que soit le détail qu'il s'attache à décrire, le lecteur est fasciné : par le système de collecte d'impôts, par la description de la cour itinérante de la reine Catherine, par la gestion municipale de la ville de Paris, ou quoi que ce soit d'autre.

Cerise sur le gâteau, les clins d'oeil aux romans de Dumas se déroulant à la même époque (la Reine Margot, les Quarante-Cinq, la Dame de Monsoreau) sont nombreux et réjouiront le dumas-ophile.

Si Olivier Hauteville, le jeune clerc devenu fougueux guerrier, ne me passionne guère, je suis impatient de connaître, par le regard de Jean d'Aillon, la suite du récit de la re-conquête par Henri IV de son Royaume. En attendant qu'elle paraisse, je me contenterai du recueil de nouvelles situé à la même période. Et si cette passion nouvelle pour cette époque ne passe pas, je pourrais toujours me mettre à Te Deum pour un massacre


Commentaires

  1. Parfois un peu trop de hasards heureux, c'est vrai. Mais quelle belle reconstitution historique.

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