Alors, oui,
tu es tout fier car tu viens de terminer ton 3e roman. Tu l’as fait
lire à tes proches, qui t’ont rassuré : il est de qualité. Mais bon, ce
sont des proches, c’est un peu leur boulot que d’être enthousiastes. Tu ne dois
pas trop te fier à eux, même si leur soutien constant est indispensable pour ne
pas que tu bascules dans la folie du doute permanent. Il n’existe qu’une seule véritable
épreuve du feu : tu dois faire lire ce manuscrit à ton éditeur.
Une fois
envoyé le courriel fatidique qui contient le document Word où tu as mis tes
tripes et tes pensées les plus intimes, tu dois te dépêcher d’attendre. Parce
que, c’est assez incroyable, mais tu n’es pas le seul auteur de cette maison d’édition.
D’ailleurs, le patron de la boite est lui-même écrivain, donc quand il n’est
pas par monts et par vaux pour vendre des livres dans des salons littéraires,
il est lui aussi accaparé par ce supplice volontaire de l’écriture. Alors, non,
tu n’auras pas une réponse dans l’heure. Inutile donc de surveiller ton adresse
courriel toutes les cinq minutes. Vas donc écrire autre chose (au pif, du jeu
de rôles, tiens) pour te changer les idées.
Sauf qu’à
un moment, la réponse tant attendue finit par arriver. C’est bon, ton roman
correspond bien à ce que tu avais pitché il y a quelques mois, l’intrigue tient
le choc et tu t’es pas trop mal démerdé avec les dialogues. C’est validé. Youhou
! Joie à tous les étages. On te donne même un mois de parution (mai 2017). Ça se
concrétise. L’éditeur crée une page web sur son
site pour présenter ton roman. Au début, c’est un peu vide, mais on te demande
de rédiger un quatrième de couverture, ça commence à prendre forme. Le vrai
point de bascule, c’est quand tu vois la couverture pour la première fois :
Tout ça, c’est
super, mais il y a un détail que tu as occulté. À dessein, car tu te doutes
bien que ce n’a va pas être agréable : avant de partir à la mise en page,
ton manuscrit doit passer entre les mains d’un directeur littéraire. Dans ton
cas, c’est le fameux Julien Bétan qui justifie vaguement le titre de ce billet.
Comme tu vis littéralement sur un autre continent, tu ne le connais
personnellement, le bougre. Normalement, tu devrais l’avoir croisé en salon, au
coude à coude avec lui aux dédicaces ou bien à une table ronde sur la résurgence
du mythe arthurien dans la SFFF post-clarkienne. Mais pas de bol : tu vis
éloigné de ce microcosme, donc vous n’avez jamais eu l’occasion de boire un
coup et de dire du mal des autres éditeurs. Alors tu l’ajoutes à ton réseau sur
Facebook pour essayer de cerner l’animal. Il y a là matière à un autre billet,
mais les amitiés virtuelles, tu sais à quel point c’est paradoxal : tu as
accès à des fragments hyper intimes du bonhomme quand il confie un plaisir
coupable ou qu’il partage un article engagé, mais il ne dévoile que ce qu’il
veut. Tu n’as qu’une image tronquée. Mais les Like réciproques (ou non) forment
des lignes de partage de vos goûts. Ah tiens, il a aimé cette série, mais pas
telle autre ? Je n’aime pas dire du mal, mais il est quand même bizarre, ce gars...
Et un beau
jour (ou peut-être une nuit, il ne faut pas être sectaire) le Bétan t’envoie un
fichier Word annoté. Tellement annoté que ton ordinateur à quatre processeurs n’est
pas capable de l’ouvrir sans patiner dans la semoule dès que tu bouges la
souris. Tu t’en doutais, mais tu viens d’atterrir dans l’un des cercles de l’enfer
de Dante. Parce qu’il ne laisse rien passer, le Julien Bétan. La moindre
répétition, la plus petite tournure un peu faiblarde, la plus minime erreur
syntaxique : blam, bétanisée. Tu parcours le fichier et ses milliers de
corrections/commentaires… c’est vertigineux. Tu te noies dans ta médiocrité,
qui s’affiche sur l’écran à chaque modification proposée. Ton ego rétrécit à la
vitesse d’une pupille plongée dans le noir sur laquelle on braque une lumière
de 1000 Watts.
Parce que
tu as beau te relire et passer ton texte dans des logiciels de correction
automatique avant d’envoyer le manuscrit, tu es le moins bien placé pour
remarquer tes fautes. Ton cerveau te joue des tours, glisse sur les erreurs,
normalise tes atrocités grammaticales. Et tu n’es pas vraiment un lettré. Tu es
encore traumatisé de ta première dictée en classe de 6e, quand tu as
débuté ton collège par un 0,5/20 (oui, ta prof de français n’aimait pas mettre
0, elle trouvait que c’était trop négatif pour l’élève, alors elle te
gratifiait d’un 0,5 qui préservait totalement ton estime de soi, c’est
évident). Oh, tu n’es pas une tanche non plus, tu sais la différence entre « autant
pour moi » et « au temps pour moi » et tu ne cèdes pas à la
facilité du langage SMS, mais il y a au fond de toi ce gamin à qui on a très
vite appris à craindre les règles alambiquées du français. La langue que tu
aimes, c’est celle qui est parlée, pas celle du Bescherelle. Alors, forcément,
quand tu mets à l’écrit ton récit intérieur… ça coince.
Surtout que
tu te poses une question : ton style n’est-il pas également tributaire de
certaines de tes faiblesses stylistiques ? Ta voix, ton ton, ne sont-ils pas
intéressants parce qu’ils sont imparfaits ? Or la mission de Julien Bétan, c’est
d’uniformiser. Couper tout ce qui dépasse. Te faire rentrer dans le rang.
Prenons un exemple concret :
Tu as écrit : « Oxiline
ne put s’empêcher de faire semblant d’applaudir pour se féliciter d’avoir fait
changer d’avis cette tête de bourrique de Sachem Blight. » Et Julien Bétan s’est
permis de comment… Attends. T’as vraiment écrit cette phrase ? Et tu l’as
lue, relue et validée combien de fois avant d’envoyer ton texte aux Moutons ?
Sérieux, Julien a raison : il y a 8 verbes dans cette phrase. Non, mais 8
verbes... Une phrase bancale qui, en plus n’apporte rien de rien à la scène. T’as
de la peau de saucisson devant les yeux ou quoi ?
Bon, du coup, c’est peut-être pas le meilleur exemple. Mais
t’imagine pas le stress que c’est. Parce qu’évidemment, ce travail de moine ne
pointe que vers tes conneries. Y’a bien un ou deux smileys en annotations quand
le directeur littéraire capte un de tes clins d’œil, mais son boulot ce n’est
pas de te passer la brosse à reluire, c’est de faire la chasse aux merdouilles.
Et oui, t’as l’impression qu’il est payé au nombre de conneries qu’il est
capable de relever.
Ce qui me fait penser : savez-vous comment les gens
deviennent directeurs littéraires ? C’est via un programme de l’Éducation
nationale qui détecte précocement les candidats. Les enseignants les repèrent
assez vite : ce sont les gamins qui connaissent une réelle jouissance
quand on fait des études de texte. Ils passent des heures à écrire des phrases
comme « Dans ce passage, l’auteur a
souhaité souligner la tristesse du protagoniste en décrivant des éléments du
décor sous un angle dépréciatif afin de renforcer le sentiment d’abandon qui
fait écho au décès de sa propre mère. » On donne alors un choix à ces
gosses : soit ils deviennent grammar
nazi sur internet, soit ils deviennent directeurs littéraires. Et Pujadas n’en
parle jamais au 20h, c’est l’omerta, j'te dis.
Sérieusement, c’est un travail de titan que celui de Julien.
Et je vois dans le fichier que certaines de ses corrections, elles ont été
faites à 3h du matin. Je ne me souviens pas la dernière fois que j’ai été
debout à 3h du matin. Je devais être à la fac en train de manigancer pour m’asseoir
sur le trône d’Ambre ou les genoux d'une fille (spoiler alert : je n'ai réussi ni l'un ni l'autre). Ce gars bosse à point d’heure et doit se coltiner mes
fautes d’orthographe. Je ne sais pas combien il est payé, mais ce n’est pas
assez.
Reste que, malgré tout, il y a des trucs qui passent moins
bien que d’autres. Quand je dis qu’un bateau mouille au milieu du fleuve et que
Bétan me dit « Nope. Mouiller, ça
veut dire que l’embarcation est ancrée. Là, tu décris un bateau qui flotte
librement, tu ne peux pas dire ça », je m’incline de bonne grâce. Mais
par moment, j’ai des circonstances très atténuantes : ça fait 11 ans que
je réside au Québec. Et je suis une éponge linguistique. Ce qui me plait,
encore une fois, c’est la langue parlée. Tu m’étonnes que j’absorbe tout. Pire
que ça : je suis secrétaire (adjoint administratif) dans une école
bilingue. Je suis constamment en train de jongler entre les deux langues.
Résultat des courses : je te colle des anglicismes de partout. Et j’ai
beau me forcer très très fort à m’en faire péter les veines du front, je ne les
remarque plus. Je ne parle pas des fois où je dois canceller un meeting, mais
des moments où j’utilise des structures anglaises. Et vas-y que je te calque
mot pour mot une expression. C’est impossible pour moi de faire abstraction de
ces emprunts linguistiques, je ne suis plus capable de faire la part des choses
entre l’anglais et le français.
Je le vis bien, hein, ce n’est pas considéré une maladie dans ce coin de continent, mais aux yeux d’un éditeur français, vous imaginez bien à quel point ce créole québécois sonne faux. Pourtant, ces québécismes sont une part importante de qui je suis aujourd’hui linguistiquement. Je fais partie de cette vaste majorité de gens propres sur eux et qui font pipi sous la douche par souci écologique mais qui utilisent le mot « incitatif » comme un nom commun (on dit « Cette réduction de taxes est un bon incitatif pour les ménages ». Et on n’a même pas honte). Et je sens bien que ça heurte la sensibilité de mon Julien. Parce que lui, ce n’est pas dans sa pratique quotidienne que d’utiliser ce mot autrement que comme un adjectif. Et je ne peux pas décemment me battre contre ça. 99% de mes lecteurs sont des français de France. Ça ne ferait pas de sens pour eux (oui, c’est ça un québécisme). Pourtant ces idiotismes (je sais que le mot dérive d'idiome, mais j'ai toujours l'impression qu'on traite les locuteurs d'idiots) ont modifié ma façon de penser. Je sais pas si vous avez vu Arrival de Denis Villeneuve, mais je pense sincèrement qu'au contact des anglophones et des québécois, la plasticité de mon cerveau m'a permis de m'adapter à cet environnement en modifiant ma petite mécanique intérieure et ma perception du monde. Et fatalement, ça a une incidence sur mon écriture. Mais ça, les éditeurs jacobins de la place de Paris s'en moquent éperdument. Ils veulent un texte bien propret, qui n'effraye pas le bourgeois.
Je le vis bien, hein, ce n’est pas considéré une maladie dans ce coin de continent, mais aux yeux d’un éditeur français, vous imaginez bien à quel point ce créole québécois sonne faux. Pourtant, ces québécismes sont une part importante de qui je suis aujourd’hui linguistiquement. Je fais partie de cette vaste majorité de gens propres sur eux et qui font pipi sous la douche par souci écologique mais qui utilisent le mot « incitatif » comme un nom commun (on dit « Cette réduction de taxes est un bon incitatif pour les ménages ». Et on n’a même pas honte). Et je sens bien que ça heurte la sensibilité de mon Julien. Parce que lui, ce n’est pas dans sa pratique quotidienne que d’utiliser ce mot autrement que comme un adjectif. Et je ne peux pas décemment me battre contre ça. 99% de mes lecteurs sont des français de France. Ça ne ferait pas de sens pour eux (oui, c’est ça un québécisme). Pourtant ces idiotismes (je sais que le mot dérive d'idiome, mais j'ai toujours l'impression qu'on traite les locuteurs d'idiots) ont modifié ma façon de penser. Je sais pas si vous avez vu Arrival de Denis Villeneuve, mais je pense sincèrement qu'au contact des anglophones et des québécois, la plasticité de mon cerveau m'a permis de m'adapter à cet environnement en modifiant ma petite mécanique intérieure et ma perception du monde. Et fatalement, ça a une incidence sur mon écriture. Mais ça, les éditeurs jacobins de la place de Paris s'en moquent éperdument. Ils veulent un texte bien propret, qui n'effraye pas le bourgeois.
Si je les prends un par un, chacun de ces mots presque
fautifs sont corrigibles sans que je m’insurge. Mais si je prends un peu de
recul, le texte final ne correspond pas à ce que j’ai porté en moi pendant des
mois. À l’occasion, j’insiste pour garder une faute. Parce que c’est une
formule que j’utilise tous les jours. Parce que c’est comme ça qu’on dit par
chez nous. La littérature est évidemment une chose éminemment personnelle. On ne
peut pas me demander de travestir mon langage, il faut que je me respecte. Et
pourtant, je dois penser au lecteur : il s’en fout un peu, de mes
montréalismes. Sauf que, si on y pense bien : ce sont aussi les tics de
langage qui structurent un style. Ce qui fait qu’on apprécie un auteur, c’est
un ensemble d’éléments qui incluent aussi des impuretés. Comme une mauvaise
manie qui finit par devenir charmante.
Même sans me réfugier derrière les québécismes : si ma grand-mère
fait la même faute de français depuis mon enfance, je vais avoir de la
tendresse pour cette manière tordue de dire les choses. Elle va sans doute m’imprégner (la faute, pas ma grand-mère. Oh ça y est, j'ai des images...) et finir par ressortir quand je vais écrire une scène qui me fera penser (même
indirectement) à la mère-grand en question. Corriger cette erreur presque
volontaire, c’est un peu comme retoucher un cliché sous Photoshop : on
peut le faire, mais c’est tricher avec le réel. C’est éliminer un souvenir
tendre que j’ai de la mère de ma mère. Est-ce à dire que Julien Bétan n’a
aucun respect pour cette grand-mère qui m’a élevé ? Se poser la question,
c’est y répondre.
Auteur/autrice, mes presque semblables, je vous souhaite
tous que votre texte pas forcément mal branlé passe entre les doigts de cet
homme. Non seulement il a un œil de lynx, mais il travaille dans le sens du
grain. Quand il en a eu marre de faire des propositions et qu’il a modifié mon
texte d’autorité, c’était systématiquement en respectant ma tonalité. Il avait
compris où je voulais en venir, il s’est juste permis de couper dans le gras
(car comme je suis un autodidacte, j’ai tendance à trop en faire, sans doute
par insécurité) ou de désincarcérer une phrase encastrée dans un merdier
syntaxique dont j’ai le secret. Il a extrait mon roman de sa gangue. Ça s’est
fait au prix de mon ego, mais c’est secondaire. Viendra un moment où j’oublierai
l’aide de Julien et où je garderai le souvenir d’avoir enfanté tout seul, comme
un grand (vous voyez, lui m’aurait dit « Gnagnagna, pourquoi tu précises comme un grand, tu alourdis pour rien »).
Et quelque part, le fait que nous ne soyons pas camarades de salon littéraire a du bon. Julien est pour moi un être désincarné et donc il n'y a pas d'affect pour venir brouiller ce travail en duo. Il ne me doit rien, je ne lui reproche pas son rôle ingrat, tout va bien. Il n'est finalement à mes yeux qu'un correcteur orthographique pas automatique qui poste des photos de Zardoz ou partage un message initialement publié par Justine Niogret.
Et quelque part, le fait que nous ne soyons pas camarades de salon littéraire a du bon. Julien est pour moi un être désincarné et donc il n'y a pas d'affect pour venir brouiller ce travail en duo. Il ne me doit rien, je ne lui reproche pas son rôle ingrat, tout va bien. Il n'est finalement à mes yeux qu'un correcteur orthographique pas automatique qui poste des photos de Zardoz ou partage un message initialement publié par Justine Niogret.
Bref, merci Julien Bétan. Je ne mentirai pas en disant que ça a été une étape plaisante, mais c’était plus que nécessaire. J'espère que je ne vendrais jamais assez d'exemplaires pour qu'on se passe de ce processus afin de ne pas froisser mon amour-propre de gros vendeur qui sait mieux que tout le monde ce qu'il faut imprimer. Ceci étant, je me
demande ce qui va se passer quand je vais écrire la suite des aventures de Sachem et Oxiline. Parce que là, je blogue, je suis relâché du texte, mais
j’ai un peu peur qu'à l'avenir, Julien n’agisse comme un surmoi, surplombant mon processus
d’écriture de sa figure tutélaire. Vais-je rester paralysé,
de peur de mal écrire ? Comment faire pour que toutes ces corrections ne
soient pas un coup d’épée dans l’eau ? « Comment Julien aurait articulé cette phrase ? » On traversera ce pont quand on
arrivera à la rivière, comme on dit ici.
PS :
ce texte a été volontairement écrit sans point-virgule. Ça devrait le rendre
diiingue.
Et moi j'en compte 8 de verbe, et là je relis et relis cette maudite phrase pour trouve le neuvième que je ne trouve pas... haaaaaaaaa
RépondreSupprimerC'était en fait un test pour détecter des directeurs littéraires potentiels. Mauvaise nouvelle : tu as mordu à l'hameçon.
Supprimerle pire c'est que je lis cela entre la relecture d'une traduction et l'écoute d'une futur nouvelle. Le tout pour Coliopod....
SupprimerEt pourtant...
SupprimerA.C.
Ah purée, je ris.
RépondreSupprimerPuis je me souviens des remarques de ma directrice d'ouvrage sur mon dernier roman.
Et là je pleure en position fœtale car j'ai un troisième tome à faire passer entre ses mains crochues.
C'est ça, la vie : tu t'amuses, tu rigoles, et paf, ton directeur littéraire te rattrape et te met le nez dans ton caca. Je compatis.
Supprimerje n'ai encore publié aucun roman, mais pour être régulièrement des deux cotés de la rédaction, pour du jdr ou d'autres âneries, je vois bien l'effet et l'effort que ça demande...
Supprimersinon je ne sais pas pour vous deux comment ça se passe, mais si je reprends quelques mois plus tard un texte que j'ai écrit, c'est beaucoup plus facile d'être critique et de corriger la forme.
Moi c'est Eric Nieudan qui m'a traumatisé le jour où il m'a relu un texte dont j'étais sincèrement fier et qui est revenu tellement rouge dans word qu'on aurait une guirlande de noël sous amphétamine.
RépondreSupprimerEt il avait raison sur TOUT.
Ben tu ravales, et tu recommences.
Ben oui c'est generalement utile un dir col mais jusqu'à un certain point. Je pense avoir été comme ton gars à une époque, au risque de parfois perdre l'essentiel de vue : les persos et l'histoire. Certes c'est important que ce ne soit pas trop mal écrit, mais vient un moment où en effet cela fait aussi partie du style. Je vois surtout cette tendance bien française à souligner ce qui ne va pas. Et si tu veux te laver le cerveau de la syntaxe, je te recommande chaudement La vie devant soi de Romain Gary. Autre exercice intéressant: lire les transcript de journaliste audio. Tu verras que parfois/souvent leur style est alambiqué, il manque des mots, etc. Et pourtant on les comprend pareil. Certes c'est parlé (vs écrit) mais cela souligne l'idée que nous avons des styles différents et qu'il faut en temir compte. Il ne faut pas non plus oublier l'a priori négatif possible, tu vis au Quebec donc tu parles/ecris mal dorenavant. J'ai déjà eu des demandes de correction pour des mots "normaux" simplement parce que le lecteur ne les connaissait pas. Have fun pour la suite.
RépondreSupprimerMa directrice d'ouvrage ne s'occupe du style qu'en dernier lieu - et c'est assez rapide et aisé.
SupprimerMais ses premières passes se concentrent sur mes choix narratifs, la cohérence de l'histoire, la solidité des personnages, etc.
Superbe texte sur une partie du processus d'écriture et bel hommage à un métier méconnu.
RépondreSupprimerA.C.
Merci Cédric de rappeler à quoi sert un éditeur :)
RépondreSupprimerJ'ai hâte
RépondreSupprimerVoir même, j'envie ce "Julien Betan" d'avoir eu l'occasion de te lire^^
RépondreSupprimerJe sors d'une expérience du genre sur une traduction. je me suis pris quelques cuites assez sévères après mes journées de boulots sur les textes.
RépondreSupprimer