L'action de ce roman de 1 110 pages débute en 1072 quand Vallon, un
mercenaire franc plus vraiment en odeur de sainteté chez lui, tombe par
hasard sur Hero, un jeune étudiant en médecine sicilien en vadrouille.
Ils taillent le bout de gras et Vallon comprend que le jeune est en
mission : un seigneur normand a été fait prisonnier par les musulmans en
Anatolie et ils réclament une rançon astronomique pour le libérer. Les
deux hommes se rendent donc dans le nord de l'Angleterre pour discuter
avec la famille du prisonnier, mais c'est compliqué. Ils ont toutefois
une idée : le sultan qui retient le seigneur normand prisonnier est un
grand amateur de fauconnerie. Donc lui apporter des faucons blancs qui
vivent loin dans le nord pourrait être un bon moyen alternatif de payer
la rançon. Mais pour cela, il faut voyager et affronter moult dangers.
D'autant que le temps presse : la captivité chez les mahométans n'est
pas réputé pour sa douceur de vivre, Vallon peut en témoigner. C'est
donc l'aventure d'une vie qui commence pour eux.
La
Quête est donc un bon gros roman historique. Le héros (Vallon) accepte
cette quête sans avoir de bonne raison de le faire, il s’accoquine avec
des gens par la force des choses, il prend des décisions risquées, mais
hey, c'est le héros (alors que Hero est mal nommé, puisque c'est un
sidekick.). Mais on en a pour son argent niveau aventure : duel,
batailles, nature hostile, vikings enragés, dangereuses traversée en
bateau, fuite éperdue...C'est un festival de tribulations et de
complications. Car en gros, les héros vont faire
Anatolie-France-Angleterre-Groenland-Norvège-Russie-Anatalie en quelques
mois. Ah oui, il y aura de l'amooour, de la perfidie, une revanche, le
Royaume du Prêtre Jean (un classique de l'étape) et un final digne de
Dan Brown. C'est étouffe-chrétien par moment, l'auteur entasse les trucs
en manquant de subtilité. Disons que certaines ficelles sont grosses
comme des anacondas. Mais pourtant le récit tient le choc, on se
surprend à tourner les pages pour savoir comment ils vont finir par y
arriver.
Si j'en parle ici, c'est que c'est un
bel exemple de ce que peut être une campagne de 7e Mer. Alors oui, 1072
c'est pas tout à fait 1668, mais on dispose dans cette histoire de
persos qui proviennent tous d'une nation différente et qui travaillent
ensemble pour traverser le monde connu dans un sens pour dans l'autre.
Si c'est pas 7e Mer, ça. Ça castagne régulièrement, ils prennent le
bateau dès qu'ils peuvent, ils vivent maintes épreuves et mésaventures,
et tadam, les motivations de certains PJ provoquent des retournements de
situations. Chaque personnage est un archétype (un mercenaire, un
soigneur, un chasseur, un écuyer...), c'est clairement un groupe de PJ.
Ça ferait par ailleurs une chouette série télévisée en une saison, si un producteur manque d'idée.
C'est
un peu balourd par moment, on voit arriver les trucs en levant les yeux
au ciel, mais c'est d'une redoutable efficacité. Le fait que l'auteur
soit un véritable fauconnier donne évidemment un sacré relief aux scènes
impliquant des oiseaux.
À noter que les héros
de La Quête rempilent en 1081 dans Le Feu divin, où ils parcourent la
route de la soie pour acquérir le secret de la poudre noire. Bon, là
tout de suite, non, je me sens encore ballonné par la digestion de ce
premier roman, mais dans quelques temps, je dis pourquoi pas ? C'est
fait avec amour, on apprend des trucs sur la période historique et les
contrées traversées, c'est recyclable en JdR... Que demande le peuple ?
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