A Quiet Place

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Netflix a fait beaucoup de tapage autour d'une de ses productions : Bird Box. On y suit Sandra Bullock dans un monde post-apocalyptique où les gens meurent s'ils voient des êtres surnaturels. On passe donc une bonne partie du film à regarder des gens qui s'aveuglent volontairement et errent à tâtons pour échapper à la mort. Ça devait être saisissant dans le livre originel, mais à l'écran, c'est parfaitement risible. C'est une lapalissade, mais le cinéma est un média qui montre les choses, alors filmer des gens qui ne voient rien, ça donne rarement un bon résultat. Qui plus est, le développement des personnages est mauvais et l'intrigue mal fagotée. C'est un mauvais film d'horreur.

Mais quelques jours après la sortie de ce navet, ne voilà-t-il pas que Netflix met également en ligne A Quiet Place. On y suit Emily Blunt dans un monde post-apocalyptique où les gens meurent s'ils font trop de bruit. On passe donc une bonne partie du film à regarder des gens prendre d'infinies précautions pour rester silencieux afin d'échapper à la mort. Et là, oui, là c'est saisissant, comme résultat. On est constamment sur le bord de son siège car les occasions de faire du bruit sont légions. Heureusement pour la famille que l'on suit, ils ont un avantage énorme pour assurer leur survie : ils pratiquent la langue des signes. Ce qui fait qu'en 1h30, vous n'entendrez qu'à peine 25 lignes de dialogue. Tout le reste est porté par des signes lourds de sens, même quand on ne connaît pas les subtilités de ce mode de communication. J'en dis volontairement peu sur le contexte du film car la découverte est un plaisir en soi, mais sachez que pour une fois, on n'a pas affaire à une brochette de survivants lambda qu'un MJ sadique va charcuter un par un comme dans une partie de Sombre. On a affaire à des survivants malins, prévoyants, qui ont un plan quand les choses partent en sucette. Et malgré cela, leur destinée vous choppe aux tripes. Au lieu d'assister au massacre des PJ un par un dans l'indifférence du type qui a trop vu de films du même, j'ai adopté sur l'instant cette famille qui ne peut pas se dire les choses. J'ai vraiment eux peur pour eux. Sans jump scare putassier. C'est brillant, bien raconté, accrocheur. Débarrassé du blabla habituel par la force des choses, l'intrigue est ramassée, percutante. C'est un modèle du genre. Sans doute aussi parce que l'actrice qui incarne une sourde est vraiment sourde et parce que les parents du film forment un véritable couple à la ville.

Rôlistiquement parlant, c'est transposable dans n'importe quel univers. Le danger pourrait être lovecraftien, ça resterait tout aussi fort. Réapprendre à avoir peur d'un monstre. Pas de trahison, Aucun conflit avec une autre communauté. Juste des problèmes de communication et cette certitude qu'un moindre bruit, la mort frappe sans répit. Imaginez une tour de Jenga et le bruit assourdissant qu'elle ferait en s'écroulant.

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