Ça fait des années que Philippe m'imtime l'ordre de lire Poker d'Âmes de Tim Powers pour parfaire mon éducation post-moderne. Je dois avouer que j'étais déjà tombé sur ce livre il y a une quinzaine d'années et j'avais très vite décroché car je ne comprenais rien à ces histoires de joueurs de poker qui se prennent pour l'incarnation du Roi Pêcheur. Maintenant que je suis un lecteur jungien qui comprend ce qu'est un paradigme, je dois avouer que ce roman est un vrai délice. Philippe avait bien raison d'insister.
Sans vous spoiler, le scénario tourne autour d'un joueur de poker borgne et alcoolique hanté par sa défunte femme et une étrange partie de cartes qu'il a joué il y a longtemps et dans laquelle il a perdu plus qu'une simple mise d'argent. Rattrapé par son passé de joueur, il revient dans le monde du jeu pour affronter un homme qui incarne une version moderne du Roi Pêcheur. Mais de nombreux protagonistes sont eux aussi embarqués dans ce maelstrom magique et s'affrontent pour obtenir plus de puissance dans l'Underground. Il y a des gens capables de surfer sur le hasard, d'autres capables de changer de corps, des réincarnations d'antiques déesses, des rituels de magie improvisée... C'est une vraie auberge espagnole post-moderne.
La qualité d'écriture de Tim Powers n'est pas toujours à la hauteur des idées folles qu'il met en scène. Si la première partie du roman est forte car il y développe ses délires sur les Adeptes et les Avatars, en revanche la seconde moitié du livre à moins d'impact à mon goût. Il faut également connaître un minimum les règles du poker pour savourer certaines scènes symboliques. Malgré tout, c'est un roman qui se dévore e et qui est réellement un incontournable.
Enfin... :)
RépondreSupprimerJe ne sais pas si c'est vrai, mais pour moi UA est l'adaptation en JDR des bouquins de Tim Powers. Notamment de Poker d'âmes... Il y a vraiment plein d'échos entre les deux.
RépondreSupprimerTu as raison. Le recommanded exposure de Tynes et Stolze dit bien que Poker d'Ames fut une des inspirations majeures du jeu - au moins pour la partie Statosphere & Archétypes.
RépondreSupprimerCédric, je suis d'accord avec toi, Powers a du mal à rester cohérent quand l'action s'emballe : je pense, dans Poker d'Ames, à la scène sur le barrage, mais on en trouve dans presque chacun de ses bouquins. Malgré cela, ses bouquins restent tous des références, notamment pour l'ambiance décalée dans laquelle on se trouve directement plongée, et la façon dont les différents éléments disparates s'emboitent petit à petit.
Bon, maintenant que tu as lu le 1er volet de la trilogie de la Californie occulte, il ne te reste qu'à enchaîner avec Date d'expiration et Earthquake weather. C'est, au niveau littéraire, de moins en moins bon (sans que cela devienne mauvais, quand même !), mais au niveau inspi, toujours aussi riche.
Si je trouve la suite chez un bouquiniste, je prends, mais sinon...
RépondreSupprimerJ'avais déjà pas aimé Un regard vertical qui m'était tombé des mains. En fait, je ne suis pas fan de Tim Powers à cause de son écriture vanille, mais il faut avouer que c'est un auteur à idées, comme Brussolo.
Un regard vertical ? C'est lequel, celui-ci ? Le poids de son regard, j'imagine ? Ceci dit, je n'ai pas raffolé non plus, je ne connais pas assez les romantiques et gothiques anglais pour apprécier les détournements littéraires du livre. Par contre, "écriture vanille", c'est une formule un peu à l'emporte-pièce : lis Declare / les Puissances de l'invisible et dis-moi si tu ne trouves pas ça aussi poisseux qu'un John Le Carré.
RépondreSupprimerJe n'ai lu qu'un John Le Carré (La Taupe) et j'ai trouvé ça plus imbuvable que poisseux. Mais je suis un lecteur chiant, j'avoue.
RépondreSupprimerMoi j'ai bien aimé La Taupe, mais je l'ai trouvé très dur - et je n'ai pas réussi à finir le 2e volet de la trilogie. C'est pas le meilleur moyen de découvrir John Le Carré. Il vaut mieux essayer les classiques comme l'Espion qui venait du froid.
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