Grâce aux commentaires du précédent billet, je me suis permis une deuxième visite d'Innsmouth en cinéma avec Dagon, une adaption de la nouvelle Le Cauchemar d'Innsmouth.
Contrairement à ce que pourrait laisser croire le kitch des différentes versions de l'affiche de ce film, il a été réalisé en 2001. Mais bon, ça faisait depuis 1985 que la réalisateur cherchait un moyen de faire cette adaptation. Pour des raisons budgétaires, l'action ne se passe pas dans le Massachusetts mais en Espagne. Un couple de jeunes gens en vacances sur un bateau subit une avarie et se voit obligé d'aller chercher de l'aide dans un petit village côtier qui a l'air étrangement désert au premier abord. Le lieu se nomme Inboca (jeu de mots entre Mouth du titre originel et Boca en espagnol) et est peuplé d'habitants qui sentent un peu le poisson pourri.
Il y a à la fois une grande fidélité à la nouvelle d'origine (des petits détails comme l'histoire de la serrure de la chambre d'hôtel) et une certaine liberté d'adaptation. Le petit village qui sert de décor est rempli de ruelles et d'enfilades inquiétantes, les premiers maquillages font lentement glisser vers l'irréel par petites touches. C'est rempli de bonnes idées à défaut de disposer d'un budget pharaonique. On retrouve enfin une patine à la Lovecraft entre une des doigts palmés, une église inquiétante, un hôtel insalubre...
Là où ça peine, c'est sur le mélange des genres. Le héros est un peu trop comique à mon goût, il manque le personnage sérieux de la nouvelle qui est écrasé par l'indicible destinée qui s'impose à lui. À un moment, le film quitte la catégorie mystère pour aller gaiment vers le gore : non seulement cette scène de torture est en contradiction avec le genre, mais elle n'ajoute rien à la narration. Enfin les effets spéciaux, qui vieillissent vite. Je n'avais pas besoin de voir Dagon pour avoir peur, mon imagination était plus stressante qu'une modélisation 3D.
Au final, derrière des affiches fort laides se cache une adaptation honnête qui réussit presque son pari.
Merci aux commentateurs du billet précédent qui m'ont éclairé dans la nébuleuse des adaptions lovecraftiennes au cinéma.
La bande-annonce pour les curieux. Comme toujours, elle dévoile toute l'intrigue, donc attention pour ceux qui ne veulent pas se faire spoiler.
Au final, derrière des affiches fort laides se cache une adaptation honnête qui réussit presque son pari.
Merci aux commentateurs du billet précédent qui m'ont éclairé dans la nébuleuse des adaptions lovecraftiennes au cinéma.
La bande-annonce pour les curieux. Comme toujours, elle dévoile toute l'intrigue, donc attention pour ceux qui ne veulent pas se faire spoiler.
Sympa de pouvoir lire ton avis sur Dagon et de voir que tu as pris en compte les commentaires sur le post précédent! (c'est moi qui avait laissé le premier commentaire en anonyme et j'avais aussi commenté sur le bouquin de Wang Dulu :))
RépondreSupprimerCédric, il ne te reste plus que 86 films à visionner ! Tu continues avec la Malédiction d'Arkham ? :)
RépondreSupprimerEn fait, sur les 87 titres de la fiche IMDB, il y a quand même une grosse quantité de jeux vidéos.
RépondreSupprimerComme dit précédemment : regarde L'Antre de la Folie ! :o)
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