J'avais adoré le travail d'Alan Ball sur Six Feet Under. C'était une chronique familiale sensible qui se permettait d'aborder des tas de sujets sous le prétexte de raconter le quotidien d'une maison funéraire. Alors quand Alan Ball a annoncé qu'il se lançait dans la réalisation d'une série télé sur les vampires, je ne pouvais que me réjouir (voir mon coming-out vampirique).
Or donc, dans la petite ville de Bon Temps en Louisiane, un vampire débarque dans le bar local. Il a le droit, puisque les vampires sont sortis du placard depuis quelques années. Bill, car c'est son nom, y fait la rencontre de la bêtise crasse des rednecks du coin et d'une jolie blonde, Sookie, qui est télépathe. Ils se regardent et ils s'aiment. Le couple devra passer outre la bigoterie des habitants consanguins du bled et surtout, surtout, se frotter à une montagne de créatures surnaturelles qui viennent foutre le bronx à Bon Temps.
Ce qui caractérise la série, c'est l'alternance de scènes sanglante et de scènes de cul. Car oui, True Blood c'est l'anti-Twilight. Ça baise à tout va. Ce mélange de violence et de sexe n'est pas sans rappeler Spartacus: Blood and Sand. Mais là où Spartacus était jugé puérile, True Blood est enveloppé d'une aura de bon goût qui rend la série recommandable lors des discussions à la machine à café. En fait, True Blood est la nouvelle incarnation du porno chic. Les secrétaires peuvent ouvertement fantasmer, c'est socialement acceptable.
Toi qui ne veux pas être spoilé, abandonne ici tout espoir...
La première saison est centrée sur un mystérieux tueur en série qui pratique son art à Bon Temps. Hélas, le spectateur n'a aucun indice pendant les 12 épisodes pour deviner son identité. Pire, les pouvoirs de télépathe de Sookie sont scénaristiquement mis de côté quand ça n'arrange pas l'auteur pour éviter tout début d'une piste de soupçon. Mais bon, le petit monde des vampires n'est pas si mal mis en scène dans cette première saison. Ils sont vicelards, violents et imprévisibles. Ça gicle quand il le faut. Un peu trop, même. Les meurtres des vampires n'attirent jamais l'attention du FBI, c'est un peu un buffet à volonté. C'est vrai que Bon Temps est le trou du cul du monde, mais quand même. Par contre, dès la première saison, le défaut majeur de True Blood se manifeste très vite : l'empilage de créatures surnaturelles. Quand on appelle sa série True Blood, on s'attend à ce qu'elle parle de vampires. Et bien pas seulement. Rien que dans la saison 1, on voit se pointer des histoires de métamorphes, on entend parler de loups-garous, on assiste à un exorcisme. Le propos se dilue fortement.
L'autre gros problème, c'est l'héroïne blondasse au tempérament de midinette. Sookie s'habille court et moulant, a un discours religieux bien ancré mais s'envoie en l'air à chaque épisode. Et très vite, on espère qu'elle va mourir dans d’atroces souffrances. Mais non, il va falloir supporter ses répliques de Lolita mono-neuronale.
Mais ce n'était pas si mauvais que ça, alors je me suis accroché pour la seconde saison. Je voulais en savoir plus sur les vampires. Grosse erreur : ils sont assez vite minorés dans la seconde saison puisque débarquent une sorte de déesse, un autre métamorphe, un autre télépathe, des humains possédés... C'est l'auberge espagnole. Et le monde des vampires devient risible avec des vampires anciens au comportement enfantin. Quand arrive une intrigue secondaire mettant en scène des catholiques plus cons que des poules, c'est le pompon. Mais ma suspension of disbelief en a pris plein les dents quand un vampire s'est mis à s'envoler comme Superman. C'est que moi, je suis un puriste.
J'ai décroché à la fin de la saison 2, mais je me suis fait raconter la saison 3 par les fans. Au menu : des gens qui se transforment en panthères, des loups-garous, des sorciers et des fées. Trop peu pour moi. Et la saison 4 annoncent l'arrivée d'une bande de sorcières.
True Blood aurait été génial si elle s'était focalisée sur les vampires. Mais en intégrant tout un bestiaire monstrueux, elle rend la thématique vampirique trop éthérée. On s'attend à tout, on se demande quand les momies vont passer à l'attaque. C'est risible. Alors quand en plus la réalisation aligne complaisamment les scènes d'orgie et les plans culs les plus crus, difficile de ne pas voir en True Blood une série putassière. La couverture de Rolling Stone est d'ailleurs très représentative de cette bassesse.
Maintenant, attention, je comprends tout à fait que la ménagère de moins de 50 ans prenne son pied avec cette série. Quand Marc Dorcel filme des histoires qui font peur, c'est efficace. Sauf que pour les vieux cons comme moi qui lisent/regardent des histoires surnaturelles depuis des lustres, un tel entassement maladroit de créatures de la nuit est hallucinant de mauvais goût. C'est un véritable bloubi boulga indigeste.
True Blood est vaguement adapté d'une série de livres écrit par une quinquagénaire qui a construit son univers en pillant le Monde des Ténèbres de White Wolf. Certes, WW n'a pas créé le concept du vampire, du garou et des fées, mais le mélange des genres ad nauseum, c'est une marque déposée chez eux.
La bonne nouvelle c'est qu'il reste encore à écrire une bonne série télé sur les vampires.
Or donc, dans la petite ville de Bon Temps en Louisiane, un vampire débarque dans le bar local. Il a le droit, puisque les vampires sont sortis du placard depuis quelques années. Bill, car c'est son nom, y fait la rencontre de la bêtise crasse des rednecks du coin et d'une jolie blonde, Sookie, qui est télépathe. Ils se regardent et ils s'aiment. Le couple devra passer outre la bigoterie des habitants consanguins du bled et surtout, surtout, se frotter à une montagne de créatures surnaturelles qui viennent foutre le bronx à Bon Temps.
Ce qui caractérise la série, c'est l'alternance de scènes sanglante et de scènes de cul. Car oui, True Blood c'est l'anti-Twilight. Ça baise à tout va. Ce mélange de violence et de sexe n'est pas sans rappeler Spartacus: Blood and Sand. Mais là où Spartacus était jugé puérile, True Blood est enveloppé d'une aura de bon goût qui rend la série recommandable lors des discussions à la machine à café. En fait, True Blood est la nouvelle incarnation du porno chic. Les secrétaires peuvent ouvertement fantasmer, c'est socialement acceptable.
Toi qui ne veux pas être spoilé, abandonne ici tout espoir...
La première saison est centrée sur un mystérieux tueur en série qui pratique son art à Bon Temps. Hélas, le spectateur n'a aucun indice pendant les 12 épisodes pour deviner son identité. Pire, les pouvoirs de télépathe de Sookie sont scénaristiquement mis de côté quand ça n'arrange pas l'auteur pour éviter tout début d'une piste de soupçon. Mais bon, le petit monde des vampires n'est pas si mal mis en scène dans cette première saison. Ils sont vicelards, violents et imprévisibles. Ça gicle quand il le faut. Un peu trop, même. Les meurtres des vampires n'attirent jamais l'attention du FBI, c'est un peu un buffet à volonté. C'est vrai que Bon Temps est le trou du cul du monde, mais quand même. Par contre, dès la première saison, le défaut majeur de True Blood se manifeste très vite : l'empilage de créatures surnaturelles. Quand on appelle sa série True Blood, on s'attend à ce qu'elle parle de vampires. Et bien pas seulement. Rien que dans la saison 1, on voit se pointer des histoires de métamorphes, on entend parler de loups-garous, on assiste à un exorcisme. Le propos se dilue fortement.
L'autre gros problème, c'est l'héroïne blondasse au tempérament de midinette. Sookie s'habille court et moulant, a un discours religieux bien ancré mais s'envoie en l'air à chaque épisode. Et très vite, on espère qu'elle va mourir dans d’atroces souffrances. Mais non, il va falloir supporter ses répliques de Lolita mono-neuronale.
Mais ce n'était pas si mauvais que ça, alors je me suis accroché pour la seconde saison. Je voulais en savoir plus sur les vampires. Grosse erreur : ils sont assez vite minorés dans la seconde saison puisque débarquent une sorte de déesse, un autre métamorphe, un autre télépathe, des humains possédés... C'est l'auberge espagnole. Et le monde des vampires devient risible avec des vampires anciens au comportement enfantin. Quand arrive une intrigue secondaire mettant en scène des catholiques plus cons que des poules, c'est le pompon. Mais ma suspension of disbelief en a pris plein les dents quand un vampire s'est mis à s'envoler comme Superman. C'est que moi, je suis un puriste.
J'ai décroché à la fin de la saison 2, mais je me suis fait raconter la saison 3 par les fans. Au menu : des gens qui se transforment en panthères, des loups-garous, des sorciers et des fées. Trop peu pour moi. Et la saison 4 annoncent l'arrivée d'une bande de sorcières.
True Blood aurait été génial si elle s'était focalisée sur les vampires. Mais en intégrant tout un bestiaire monstrueux, elle rend la thématique vampirique trop éthérée. On s'attend à tout, on se demande quand les momies vont passer à l'attaque. C'est risible. Alors quand en plus la réalisation aligne complaisamment les scènes d'orgie et les plans culs les plus crus, difficile de ne pas voir en True Blood une série putassière. La couverture de Rolling Stone est d'ailleurs très représentative de cette bassesse.
Maintenant, attention, je comprends tout à fait que la ménagère de moins de 50 ans prenne son pied avec cette série. Quand Marc Dorcel filme des histoires qui font peur, c'est efficace. Sauf que pour les vieux cons comme moi qui lisent/regardent des histoires surnaturelles depuis des lustres, un tel entassement maladroit de créatures de la nuit est hallucinant de mauvais goût. C'est un véritable bloubi boulga indigeste.
True Blood est vaguement adapté d'une série de livres écrit par une quinquagénaire qui a construit son univers en pillant le Monde des Ténèbres de White Wolf. Certes, WW n'a pas créé le concept du vampire, du garou et des fées, mais le mélange des genres ad nauseum, c'est une marque déposée chez eux.
La bonne nouvelle c'est qu'il reste encore à écrire une bonne série télé sur les vampires.
Superbe couv' en tout cas.
RépondreSupprimerHahaha, je tombe sue ton site, par hazard (je cherchais des critiques sur les bouquins de Michel Robert à la base), et je lis ton article sur True Blood qui m'a vraiment fait marrer, j'adore ton style et tes références. Bref je met illico ce site dans mes favoris.
RépondreSupprimerConcernant True Blood, je suis malheureusement d'accord avec toi. Après la saison 1, j'espérais que la série aurait plus creuser l'idée de Hiérarchie vampirique (peut être à la Vampire Mascarade), quelle déception sur ce point. Mais je continue à regarder (saison3) car, étant moi même secrétaire et ménagères de moins de 50 ans (putain je cumule), j'avoue fantasmer sur tout ce petit monde (vampire, cochonne blondasse, métamorphe... euh non pas les métamorphes en fait).
Byann
Ca donne l'impression d'une série écrite sans ligne directrice. Je m'abstiendrai mais ta chronique est sympathique.
RépondreSupprimerJ'aime les scènes de cul ! J'aime la violence ! J'aime true blood ! nan franchement j'aime beaucoup, je me suis attaché aux personnages voilou :)
RépondreSupprimerJ'ai regardé les 2 premiers épisodes de la saison 1, et j'ai eu confirmation que ce n'était pas pour moi. Je ne trouve pas la série très bien jouée, le cadre devient très vite limité (la maison de l'héroïne, le bar de l'héroïne, le parking du bar de l'héroïne, ...), et ladite héroïne est aussi agréable qu'une fourchette crissant sur une assiette. Et puis j'ai tout de suite deviné que l'on allait avoir droit à un métamorphe, et qui ce serait. Ce n'est pas le propos caché sur le parallélisme droit des vampires / droit des homos qui suffit à rendre la série intéressante.
RépondreSupprimerJe n'irai donc pas plus loin dans la série, qui ne parle pas à mon cerveau reptilien.
J'ai lu le premier volume, et vu le premier épisode. Ben... disons que le livre, c'était potable. Mais la série, j'y arrive pas. Et si c'est pour des histoires de vampires, il y a bien d'autres livres / séries disponible !
RépondreSupprimerJ'étais sûr que la petite Malicia des X-men cachait son jeu :-)
RépondreSupprimerPlus sérieusement, je suis tombé dessus sur NT1 (il faut vraiment ne rien avoir à faire pour regarder NT1) et moi aussi je n'ai pas accroché. (j'ai cru que c'était encore une série pour ado)
Cordialement
Je me disais bien que j'avais déjà vu sa tête quelque part... Dans X-Men, elle ne pouvait toucher personne, non ? Elle se rattrape maintenant ! :)
RépondreSupprimerEh, bien moi, je suis une fan de la série True Blood, na, même si c'est vrai que cet univers ressemble à une auberge espagnole: on y trouve toute la faune de la fantasy urbaine. Ne blâmez pas les scénaristes, par contre. La faute en revient à Charlaine Harris, l'auteure des romans dont True Blood s'inspire. Les bouquins, c'est n'importe quoi, du fanfic de dernier niveau. Mme Harris, une matante, se projette dans son personnage et lui colle tous ses goûts et ses fantasmes. Le décalage entre la jeunesse de Sookie et ses goûts de mémé est dérangeant.
RépondreSupprimerÉtant prévenue, je peux mieux apprécier le travail des scénaristes et d'Alan Ball. On reprend toute cette bouillabaisse pour en faire une métaphore sur autre chose. (Les vampires sont les nouveaux gays!) J'aime l'humour absurde de la série, les personnages caricaturaux, les scènes granguignolesques. J'aurais du mal à expliquer pourquoi exactement. Les dialogues sont bien meilleurs que dans les romans, les acteurs cadrent aux personnages qu'ils jouent, la culture redneck est trop drôle. J'ai un faible pour les personnages de Lafayette Reynolds et Terry Bellefleur.
À bien des égards, la série est très ironique, on ne peut pas prendre ça au premier degré. Mais peut-on encore prendre les vampires au sérieux?
J'ai seulement vu la première saison, mais j'aime bien True Blood. Comme dit Laurine, je vois mal comment on pourrait prendre l'histoire au premier degré. Il se dégage de tout ça une sorte de bonne humeur iconoclaste. Le pied de nez à la rectitude politique est intéressant. Après tout, nous sommes à la télévision états-unienne, non? Je trouve aussi qu'il y a trop de sexe, pas par pudibonderie, mais parce qu'à un moment donné ça finit par faire recette. On avait le monstre de la semaine, ici c'est la baise de la semaine. J'aurais aimé un contraste: des épisodes cochons, d'autres non. Mais bon, c'est la télévision, hein? Je vais donner une chance à la seconde saison, on verra si je suis déçu.
RépondreSupprimerJoël Champetier
La deuxième saison est encore meilleure que la première! Un «monstre» très inhabituel au menu... qui donne d'ailleurs une excellente excuse pour multiplier les scènes de cul. Et le comble de l'ironie, c'est que l'histoire de Maryann Forrester se déroule en parallèle à celle d'un camp de jeunes géré par un couple de fondamentalistes chrétiens. Comme pied de nez, on ne fait pas mieux.
RépondreSupprimerFaudrait bien que je publie une critique de la deuxième saison, tiens.
Merci pour ces points de vue complémentaires et ces analyses intéressantes.Mais malgré vos arguments, je pense toujours que la série n'est pas pour moi. Je me contenterai d'en lire les résumés et critiques sur Fractale Framboise ! ;)
RépondreSupprimerJe retire ici publiquement la confiance critique que je plaçais en Laurine.
RépondreSupprimerEt je place dès maintenant les fans de True Blood sur ma liste noire personnelle juste après les lectrices de Guillaume Musso mais avant les fans de Justin Bieber.
Tss, tss! Tu réagis comme une fan de Twilight qui vient d'apprendre qu'Edward se fait des snacks de chatons angoras.
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