La fille du gouverneur de Louisiane a été enlevée. Son garde-du-corps a été massacré. Et tandis que les Fédéraux retournent chaque pierre pour retrouver la victime, un vieux monsieur débarque au bureau du FBI et leur propose un marché : il leur raconte sa vie de tueur pour la mafia, et à la fin de son histoire, il leur dit où se trouve la fille. Et il en a long à dire car il a pas loin de 50 ans d'expérience dans le métier.
Vendetta est donc le face-à-face entre un tueur impitoyable aux nerfs d'acier qui a tout vu tout fait et un fonctionnaire alcoolique (sic), divorcé (re-sic) qui a les yeux délavés tant il a vu toute la saloperie que le monde est capable de produire. Les chapitres alternent entre les souvenirs de guerre du tueur et le présent. Et c'est mauvais. En guise de décor, l'auteur mitraille le lecteur avec des noms de rues. On visite Cuba, la Nouvelle-Orléans, Las Vegas, New York et Chicago comme si c'était les étapes d'un mauvais jeu vidéo. À aucun moment on n'a l'impression d'y être, c'est un voyage en forme de cartes postales. Et les personnages... Évidemment tout le who's who mafieux est cité, mais ces individus ne prennent jamais aucun relief, ce sont des figurants dans un mauvais téléfilm. C'est le défilé des clichés : le tueur connait la vérité sur l'assassinat de JFK, il a lui-même descendu Jimmy Hoffa, il n'a jamais été ne serait-ce que soupçonné pour sa vingtaine de meurtres.... Ben voyons.
Les incohérences s'amoncellent, le récit est plus téléphoné que le bottin. Et rien ne nous est épargné : l'attentat à la bombe sur la voiture, les références à Roméo et Juliette, les trahisons comme dans les films de gangster, les Fédéraux en costume noir et à la chemise blanche, la dure vie d'alcoolique divorcé, la conclusion plus prévisible que le final d'un épisode de Scoubidou, un épilogue tellement guimauve qu'il faut prendre de l'insuline avant de refermer le livre...
Ce qui est intéressant, c'est que cela ressemble vraiment à du sous-Ellroy (l'intrigue a l'air très proche de la série Underground USA). Il n'y aurait donc pas que la proximité de nom...
RépondreSupprimeré bé... Dire que dans ma médiathèque, Ellory est adoré par les lecteurs ! Ton billet remet les choses en perspective !
RépondreSupprimerC'est marrant, parce que j'ai commencé à lire "Les Anonymes" de lui, et bien que je ne l'aie pas fini par manque de temps, il m'avait l'air pas mal fichu. Tu l'as lu, celui-ci ?
Non, pas lu.
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