En 2007, j'avais lu d'une traite 4 bouquins de la série Dresden de Jim Butcher. Pour résumer, la rencontre entre Sam Spade, la bit-lit
et le Monde des ténèbres. Je m'étais vite lassé (enfin, 4 livres tout de même)
et j'étais passé à autre chose après la mort prématurée de l'adaptation
télévisée. Sauf que 5 ans plus tard, je ne me souvenais plus trop pourquoi
j'avais arrêté cette série. La sortie et le succès du jeu de rôles basé sur la
série (et adapté au système FATE, mon favori du moment) m'ont rendu à nouveau
curieux. J'ai donc été tenté par ce Suaire froid (Death masks) qui continue de
faire progresser le petit monde d'Harry : provoqué en duel par un puissant
vampire, poursuivi par des démons liés au 30 deniers ayant servi à monnayer la
vie de Jésus, engagé par le Vatican pour retrouver le saint suaire, en train de
rompre avec son ex qui est devenue vampire… Dresden est bien occupé. Et
pourtant, le roman est d'un vide abyssal. Il erre de menace en menace en
sortant des vannes éculées, utilise les mêmes deux sorts à base de feu et de
vent (ah non, il invoque un esprit dans un canard en plastique) et se fait
casser la gueule par tout le monde avant de trouver l'inexplicable force
intérieure de foutre une branlée à ses adversaires tel un Rocky de la magie.
C'est vraiment de la littérature de métro (je ne prend pas le
train). Du mélo à deux balles (son ex veut rompre, il l'aime encore,
chabadabada…), de l'action à climax mécanique (un démon attaque tout les deux
chapitres), une magie réduite à la portion congrue, des redites par rapport aux
romans précédents, un faux suspens tout naze (comment avoir peur sur l'issue du
duel et des attaques de démon sachant qu'Harry s'en sort toujours ?) et encore
cette resucée du Monde des ténèbres qui donnent vraiment l'impression que Jim
Butcher écrit des comptes-rendus de ses parties de Vampire ou Mage en changeant
les noms pour vaguement respecter la propriété intellectuelle de White Wolf.
C'est ni plus ni moins de la bit-lit pour garçons, les références à Aliens et
la lutte contre des démons remplaçant les scènes de cul entre des héroïnes
habillées en cuir moulant et des grands beaux gosses mystérieux et sombres.
Pourtant, ce n'est pas intenable au point de refermer le livre au bout de trois
chapitres, ça se laisse lire pour ce que c'est : une série qui flatte le
lecteur dans le sens du poil en lui parlant de surnaturel qui tache, de tension
sexuelle et de boules de feu. Ah ben oui, tiens, je me souviens maintenant
pourquoi j'avais décroché. Grrr.
De la bit-lit pour garçons : on a bouclé la boucle, ça y est, la SFF redevient la propriété des geeks no-life mal rasés. Ca commençait à faire trop de filles dans les conventions.
RépondreSupprimerJe me suis vaguement endormi devant l'adaptation en série télé. Si je me fie à ton compte-rendu, elle est très fidèle aux romans. Des fois, c'est pas bien la fidélité.
RépondreSupprimerLa série télé était de loin meilleure. Au moins, le héros ne sauvait pas le Terre à chaque épisode.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe travaille pour Newsring, le site de débat lancé par Frédéric Taddeï, je me permets de vous contacter car nous venons de lancer un débat qui devrait vous intéresser et nous serions ravis de votre participation afin de défendre votre point de vue et faire progresser le débat :
Cannes : un bon livre fait-il forcément un mauvais film ? (http://www.newsring.fr/culture/879-cannes-un-bon-livre-fait-il-forcement-un-mauvais-film)
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Jérémy
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