Tous les événements Marvel s'accompagnent de one-shot (des hors-séries dont l'histoire tient sur un numéro) et autres dérivés. Original Sin apporte cependant une petite nouveauté avec deux séries limitées qui s'insèrent au milieu de la série Original Sin à propremant parler. Elles sont numérotés 3.1 à 3.4 et 5.1 à 5.5 et se situent, vous l'aurez compris, entre les épisodes 3 et 4 et entre les épisodes 5 et 6, respectivement. En dépit de la critique que j'ai pu adresser à Original Sin (voir précédent article), toutes deux méritent de s'y attarder, car elles constituent un bon exemple d'un adage parfaitement adapté au comics mainstream: le tout est supérieur à la somme des parties.
A noter que la publication française comprend un autre HS consacré aux Mighty Avengers. Il s'agit en fait de numéros extraits de leur série régulière, et non d'un spin-off en tant que tel. Il ne sera donc pas abordé dans ces lignes.
Iron Man vs Hulk
Cette première série dans la série se situe à la moitié de la saga, mais pourrait en réalité se dérouler à peu près n'importe quand puisqu'elle se contente d'évoquer un secret qui concerne Hulk et Iron Man sans autres liens avec le meurtre du Gardien lui-même.
Ça part plutôt pas mal, en fait. Le lecteur médusé apprend l'implication de Tony Stark dans l'incident de la bombe Gamma qui a provoqué la transformation de Banner en Hulk. Il ne remet pas en cause l'incident "Rick Jones", bien que le cumul des deux commence à tirer un peu fort sur la suspension d'incrédulité du lecteur. Les Super-Héros n'étant pas à ça prêt, nous passerons sur ce détail.
La série évoque un Tony Stark ambivalent, autant pathétique qu’antipathique, entre sa période alcoolisée de Devil in the Bottle et son conservatisme post-11 septembre de Civil War. Autant dire, le Stark des grands jours! Las, les révélations finales finissent par le réhabiliter, rendant au passage incohérent la crise de remords dont il fait preuve tout du long de la série. Banner lui en profite pour s'injecter une dose d'Extremis, le techno-virus qui coule déjà dans les veines d'Iron Man, construisant le "nouveau" Hulk pour les mois/années à venir. Le rapport avec le reste de l'histoire? Aucun, pourquoi?
Thor & Loki
Aucun personnage Marvel ne pouvait être plus adapté aux thèmes d'Original Sin que Loki, dieu nordique du mensonge. D'autant que sa place dans l'univers Marvel n'a jamais été aussi importante, avec pas moins de deux versions différentes du personnage cohabitant en même temps. Et pourtant, son rôle ici est secondaire au mieux. L’histoire n'entretient en fait pas plus de de rapports avec Original Sin que le premier spin-off.
Ce qui n'empêche pas cette série limitée d'être passionnante, si ce n'est sur le fond, en tout cas pour le contexte éditorial dans lequel elle se situe, à savoir l'intégration du personnage d'Angela dans l'univers Marvel. Rembobinons: Angela est créée par Neil Gaiman dans les pages de Spawn. A l'issue d'une aventure juridique liée à Miracleman digne de Dallas et dont le récit remplirait un roman (1), les droits sur le personnage finissent par atterrir chez Marvel. Si de tels transferts sont réguliers dans le milieu (D.C., dont la croissance s'est beaucoup fait par rachats, est coutumier du fait), le cas d'Angela reste assez unique en son genre, ne serait-ce que par la démesure de la bataille juridique dans laquelle elle a été embarquée - qui ne l'a concernait pourtant pas directement!
Sa première apparition dans l'univers Marvel, au cours d'Age of Ultron, marquait en quelque sorte la fin de cette mésaventure. Le présent récit, qui vise à l'encrer plus profondément dans le Marvel-verse, marque lui le début d'une nouvelle ère pour le personnage. Il faut reconnaitre un certain talent aux scénaristes pour composer une histoire qui tient largement la route malgré un cahier des charges des plus stricts. Le résultat est une Angela désormais bien enracinée dans sa nouvelle réalité et composant autour d'un thème, le déracinement, en parfaite cohérence avec son histoire éditoriale. Evidemment, on pourra toujours reprocher aux auteurs d'avoir copier/coller quasiment à la lettre tout un pan le Quatrième Monde de Jack Kirby. Au moins connaissent-ils leur classique...
A noter que la publication française comprend un autre HS consacré aux Mighty Avengers. Il s'agit en fait de numéros extraits de leur série régulière, et non d'un spin-off en tant que tel. Il ne sera donc pas abordé dans ces lignes.
Iron Man vs Hulk
Cette première série dans la série se situe à la moitié de la saga, mais pourrait en réalité se dérouler à peu près n'importe quand puisqu'elle se contente d'évoquer un secret qui concerne Hulk et Iron Man sans autres liens avec le meurtre du Gardien lui-même.
Ça part plutôt pas mal, en fait. Le lecteur médusé apprend l'implication de Tony Stark dans l'incident de la bombe Gamma qui a provoqué la transformation de Banner en Hulk. Il ne remet pas en cause l'incident "Rick Jones", bien que le cumul des deux commence à tirer un peu fort sur la suspension d'incrédulité du lecteur. Les Super-Héros n'étant pas à ça prêt, nous passerons sur ce détail.
La série évoque un Tony Stark ambivalent, autant pathétique qu’antipathique, entre sa période alcoolisée de Devil in the Bottle et son conservatisme post-11 septembre de Civil War. Autant dire, le Stark des grands jours! Las, les révélations finales finissent par le réhabiliter, rendant au passage incohérent la crise de remords dont il fait preuve tout du long de la série. Banner lui en profite pour s'injecter une dose d'Extremis, le techno-virus qui coule déjà dans les veines d'Iron Man, construisant le "nouveau" Hulk pour les mois/années à venir. Le rapport avec le reste de l'histoire? Aucun, pourquoi?
Thor & Loki
Aucun personnage Marvel ne pouvait être plus adapté aux thèmes d'Original Sin que Loki, dieu nordique du mensonge. D'autant que sa place dans l'univers Marvel n'a jamais été aussi importante, avec pas moins de deux versions différentes du personnage cohabitant en même temps. Et pourtant, son rôle ici est secondaire au mieux. L’histoire n'entretient en fait pas plus de de rapports avec Original Sin que le premier spin-off.
Ce qui n'empêche pas cette série limitée d'être passionnante, si ce n'est sur le fond, en tout cas pour le contexte éditorial dans lequel elle se situe, à savoir l'intégration du personnage d'Angela dans l'univers Marvel. Rembobinons: Angela est créée par Neil Gaiman dans les pages de Spawn. A l'issue d'une aventure juridique liée à Miracleman digne de Dallas et dont le récit remplirait un roman (1), les droits sur le personnage finissent par atterrir chez Marvel. Si de tels transferts sont réguliers dans le milieu (D.C., dont la croissance s'est beaucoup fait par rachats, est coutumier du fait), le cas d'Angela reste assez unique en son genre, ne serait-ce que par la démesure de la bataille juridique dans laquelle elle a été embarquée - qui ne l'a concernait pourtant pas directement!
(1) Spawn est une création de Todd McFarlane. Rappelons que cette série marque les débuts de l'éditeur Image, créé par plusieurs transfuges de Marvel (Jim Lee, Rob Liefeld...) avec la particularité de laisser aux auteurs les pleins droits sur leurs oeuvres. Au moment de sa publication, Angela appartient donc à Gaiman, et ni à son éditeur ni à McFarlane. Gaiman refusera tout droit d'utilisation d'Angela à ce dernier (les épisodes où elle apparait ne seront jamais réédités) suite à un différend concernant les droits de Miracleman, une création d'Alan Moore (aussi partie prenante de l'affaire) reprise par Gaiman lors de leur période anglaise.
Sa première apparition dans l'univers Marvel, au cours d'Age of Ultron, marquait en quelque sorte la fin de cette mésaventure. Le présent récit, qui vise à l'encrer plus profondément dans le Marvel-verse, marque lui le début d'une nouvelle ère pour le personnage. Il faut reconnaitre un certain talent aux scénaristes pour composer une histoire qui tient largement la route malgré un cahier des charges des plus stricts. Le résultat est une Angela désormais bien enracinée dans sa nouvelle réalité et composant autour d'un thème, le déracinement, en parfaite cohérence avec son histoire éditoriale. Evidemment, on pourra toujours reprocher aux auteurs d'avoir copier/coller quasiment à la lettre tout un pan le Quatrième Monde de Jack Kirby. Au moins connaissent-ils leur classique...
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