Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de fantasy, je commençais à être en manque de cycles. J'ai donc pioché dans ma pile (le mot pilier conviendrait mieux, en fait, vu sa hauteur) un bouquin qui attendait d'être lu, dont j'avais lu une critique sympa dans Le Monde. Bon, le même article de Baudou encensait dans la foulée Scott Lynch, à propos duquel Cédric et moi sommes unanimes*. Ce premier tome d'une trilogie aurait pu être un autre "bijou de la Fantasy", comme le disait le titre de l'article du Monde.
Le livre décrit le monde de Saramyr, un univers loin d'être aussi orientalisant que la couverture de Sorel et le 4e de couverture ne le laissent croire. A part un culte des esprits, un empire bâti sur un système clanique et quelques détails vestimentaires, on n'est pas très éloigné des repères habituels. N'espérez ni dépaysement, ni inspiration pour vos parties de Légendes des Cinq Anneaux. Dans cet univers, donc, l'autorité de l'empereur repose sur l'utilisation de magiciens corrompus par leur sorcellerie comme outils de communication, espions, assassins et contre-assassins. Ces magiciens, les Tisserands, ont ainsi noyauté le noblesse et fomentent un terrible complot dont on devine les tenants et les aboutissants avant le premier tiers du livre. N'exagérons pas cependant, il tient un tout petit mieux la route que celui de la Couronne des Sept Royaumes. Bref, ces Tisserands pratiquent l'eugénisme en éliminant tous ceux qui pourraient posséder un talent naturel pour la magie, que des siècles de conditionnement culturel font haïr de tous sous le nom anglicisant d'Aberrants. Or deux Aberrants particulièrement importants sont les protagonistes du livre : une jeune fille marquée du sceau du Destin (comme on dit dans les auberges à mission) et l'impératrice héritière.
L'intrigue, très classique, est vaguement prenante, mais on a du mal à s'y accrocher en raison d'une tendance mal maîtrisée à verser dans la mode du choral, une traduction particulièrement sabotée par Fleuve Noir, avec des bouts d'anglais dedans (Seigneur Blood, Aberrant, Aberrance), des phrases sans queue ni tête et des expressions bizarre ("coins enténébrés", "prendre en fuit"...). On pourrait passer outre, si la psychologie des personnages était cohérente et/ou étoffée, les dialogues réussis, ou les descriptions indigestes mieux disséminées au milieu du reste du texte. Au final, l'accumulation des petits défauts du livre fait oublier les quelques réussites mineures (l'action qui s'accélère un peu sur le dernier tiers, le final enlevé, et les Tisserands eux-mêmes), et le bouquin a rejoint le stock des livres que j'enverrai sans moi sur une île déserte.
Le livre décrit le monde de Saramyr, un univers loin d'être aussi orientalisant que la couverture de Sorel et le 4e de couverture ne le laissent croire. A part un culte des esprits, un empire bâti sur un système clanique et quelques détails vestimentaires, on n'est pas très éloigné des repères habituels. N'espérez ni dépaysement, ni inspiration pour vos parties de Légendes des Cinq Anneaux. Dans cet univers, donc, l'autorité de l'empereur repose sur l'utilisation de magiciens corrompus par leur sorcellerie comme outils de communication, espions, assassins et contre-assassins. Ces magiciens, les Tisserands, ont ainsi noyauté le noblesse et fomentent un terrible complot dont on devine les tenants et les aboutissants avant le premier tiers du livre. N'exagérons pas cependant, il tient un tout petit mieux la route que celui de la Couronne des Sept Royaumes. Bref, ces Tisserands pratiquent l'eugénisme en éliminant tous ceux qui pourraient posséder un talent naturel pour la magie, que des siècles de conditionnement culturel font haïr de tous sous le nom anglicisant d'Aberrants. Or deux Aberrants particulièrement importants sont les protagonistes du livre : une jeune fille marquée du sceau du Destin (comme on dit dans les auberges à mission) et l'impératrice héritière.
L'intrigue, très classique, est vaguement prenante, mais on a du mal à s'y accrocher en raison d'une tendance mal maîtrisée à verser dans la mode du choral, une traduction particulièrement sabotée par Fleuve Noir, avec des bouts d'anglais dedans (Seigneur Blood, Aberrant, Aberrance), des phrases sans queue ni tête et des expressions bizarre ("coins enténébrés", "prendre en fuit"...). On pourrait passer outre, si la psychologie des personnages était cohérente et/ou étoffée, les dialogues réussis, ou les descriptions indigestes mieux disséminées au milieu du reste du texte. Au final, l'accumulation des petits défauts du livre fait oublier les quelques réussites mineures (l'action qui s'accélère un peu sur le dernier tiers, le final enlevé, et les Tisserands eux-mêmes), et le bouquin a rejoint le stock des livres que j'enverrai sans moi sur une île déserte.
Pour un avis divergent (entre plein d'autres, Elbakin a comme d'habitude un son de cloche différent) :
*Bon, il sort quand, Republic of Thieves ? (Avec une couv de Benjamin Carré de préférence)
J'ai les deux premiers tomes dans ma PAL mais ton avis m'a refroidi. Enfin, je n'étais déjà pas très chaud. J'ai lu le premier chapitre et le style m'avait semblé lourd et indigeste.
RépondreSupprimerTon diagnostic est bon : que ce soit dû à la traduction ou au texte original, c'est en effet lourd et indigeste.
RépondreSupprimerJ'avais lu un one-shot de Chris Wooding "The Fade" (je ne sais pas si il y a une traduction). Pas un chef d'oeuvre mais plutôt sympa.
RépondreSupprimer"Bon, il sort quand, Republic of Thieves ?"
A ce jour, l'éditeur n'a toujours pas reçu le manuscrit de la part de Scott Lynch.
Publication *au mieux* mi-2010.
Mi-2010 ????
RépondreSupprimerAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH